Transformation de cendres humaines en diamant : une pratique encore interdite en France

Transformation de cendres humaines en diamant : une pratique encore interdite en France

Il existe diverses manières de perpétuer la mémoire d’un être cher décédé. Certains se tatouent le prénom de leurs proches disparus sur leurs corps, d’autres créent des sites commémoratifs ou encore plantent des arbres hommages. Bien que non autorisée en France, la transformation des cendres d’un défunt en diamant est une pratique de plus en plus répandue à l’étranger. Cet article est consacré à cette technique funéraire révolutionnaire.

Transformer les cendres humaines en diamant : d’où vient cette idée ?

Le Suisse Rinaldo Willy est l’homme qui a eu cette idée de fabriquer des diamants à partir de cendres humaines. En 2003, alors qu’il travaillait dans le secteur bancaire, il est tombé sur un article qui expliquait la transformation de cendres en diamant. « Même si l’article ne parlait pas de cendres humaines, j’ai pensé que ce serait une merveilleuse façon de se souvenir des êtres chers et de leur rendre hommage » dixit il, lors d’une interview. Âgé de 23 ans en 2004, il a ainsi créé l’agence funéraire ALGORDANZA pour produire des diamants commémoratifs. Le mot rhéto-roman « Algordanza » signifie en effet « souvenir ». Basée en Suisse, la firme est maintenant représentée dans de nombreux pays à travers le monde, tels quel’Autriche, l’Allemagne, les États-Unis, la Colombie, le Hongkong, l’Australie et l’Afrique du Sud.

D’autres entreprises funéraires, comme la suisse LONITÉ et l’américaine LIFEGEM proposent aussi ce service hors du commun.

Création de diamant à partir de cendres de crémation : comment ça marche ?

En général, un corps crématisé génère 2 à 3 kg de cendres. Environ 500 grammes sont nécessaires pour créer un diamant. La conversion est possible grâce à la présence de carbone dans le corps humain. En effet, un corps contient environ 20 % de carbone. Ce dernier est alors extrait des cendres par une technique complexe que les fabricants ne tiennent pas à révéler. Ensuite, il est porté à une température de 1500° pour être transformé en pierre précieuse de 0,15 à 2 carats.

Pour le leader ALGORDANZA, le processus de fabrication du diamant peut prendre de 4 à 6 mois. Au terme de la transformation, la pierre est taillée et polie afin de pouvoir sertir un bijou, entre autres une bague ou un pendentif.

La pierre produite présente les mêmes caractères physiques, optiques et chimiques qu’un diamant naturel. Le client est libre de choisir la taille et la forme de la pierre. Quant à la couleur, elle est naturellement bleutée en raison de la présence d’une molécule appelée bore dans le corps humain. Plus la quantité de bore présente dans les cendres est élevée, plus le bleu du diamant sera intense.

En revanche, d’autres agences funéraires affirment pouvoir convertir des cendres humaines en diamant en 14 jours. Certaines procèdent également à des traitements chimiques pour produire des pierres d’autres couleurs.

Transformer un être cher en diamant : à quel coût ?

Comme évoqué un peu plus haut, les diamants faits de cendres humaines sont considérés comme de véritables pierres précieuses. Leurs prix ne sont donc pas des plus accessibles. Le tarif le moins cher pour une pierre brute est de 1 500 euros. Et il faut compter plus de 1 000 euros pour la taille. Les coûts peuvent même atteindre les 20 000 euros pour un diamant d’un carat.

Convertir des cendres de crémation en diamant : pourquoi est-ce interdit en France ?

La législation française concernant la destination des cendres de crémation est très stricte. Selon la loi Sueur, il est interdit de partager les cendres, car celles-ci bénéficient de la même considération légale que le corps du défunt. C’est pour cette raison que la conversion de cendres humaines en diamant est interdite en France.

Si vous souhaitez porter votre proche disparu au doigt, il va falloir traverser les frontières. Mais pour cela aussi, vous devez réunir quelques documents et demander un laissez-passer auprès de la préfecture.

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